- illibéral
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⇒ILLIBÉRAL, -ALE, -AUX, adj. et subst.Rare, vieilli. Anton. libéral.A. — Qui n'est pas généreux. Il [Mazarin] savait être illibéral en promettant et quelquefois même en donnant (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 2, 1851-62, p. 256).B. — (Personne) qui est opposée au libéralisme, aux idées libérales. Les ultra-royalistes ou illibéraux devaient croire à la société instituée divinement (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 2, 1846-69, p. 26) :• Bientôt, malgré la rude leçon de 1815, la royauté restaurée se montre plus que jamais intolérante, illibérale; la réaction va croissant; mais la révolution la devance.PROUDHON, Confess. révol., 1849, p. 363.— [En parlant d'un inanimé] Qui restreint la ou les liberté(s). Il [le système des registres] est illibéral, parce qu'il supprime la discussion, base indispensable du vote (SAND, Mél., 1843, p. 285).C. — Qui est contraire au statut d'homme libre. L'industrie [à Athènes] était déclarée illibérale et servile (PROUDHON, Créat. ordre, 1843, p. 175).Prononc. : [il(l)
], masc. plur. [-
]. Étymol. et Hist. 1. 1370-72 « qui manque de générosité » (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, 237); 2. 1372-74 « qui ne se conduit pas en homme libre, bas, grossier » (ID., Politiq., fol. 74a ds GDF.); 3. 1840 pol. « qui manque de libéralisme » (Ac. Compl. 1842). 1, 2 empr. au lat. illiberalis « indigne d'un homme libre; bas, vulgaire; avare »; 3 dér. de libéral, terme pol., d'apr. le lat., préf. in-1. Bbg. DUB. Pol. 1962, p. 318. - VARDAR (B.). Struct. fondamentale du vocab. soc. et pol. en France, de 1815 à 1830. Istanbul, 1973, p. 246.
illibéral, ale, aux [i(l)libeʀal, o] adj.❖♦ Rare.1 Vx. Qui n'est pas généreux, libéral.2 (1840). Qui n'est pas libéral; qui est opposé au libéralisme. ⇒ aussi Antilibéral.0 Rien n'avait plus contribué à accélérer leur ruine que leur opinion illibérale sur les droits des hommes de couleurs. Les Lameth avaient des habitations aux colonies, des esclaves.Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, XI.❖CONTR. Libéral.
Encyclopédie Universelle. 2012.